Ce qui est profondément original dans le travail de Soad Belkeziz, c’est qu’elle décrit la construction progressive des réseaux d’adduction d’eau qui ont existé sous la ville. Ceux-ci sont comme des veines à l’intérieur d’un corps qui apportent la vie. Marrakech devient alors un « organisme » dont on suit, tout au long des siècles ou des dynasties, les phases de développement depuis les Almoravides jusqu’aux souverains alaouites. On voit donc comment les eaux, d’une part celle de seguias (sâqiyya) de surface, d’autre part et surtout les eaux souterraines vont construire, le long des parcours des galeries, les quartiers successifs de la ville.